Une énergie dans le vent

Qui ne connaît pas les célèbres moulins à vent de Hollande ? Le vent était utilisé dans ce pays pour actionner des pompes afin d'assécher les polders comme dans la baie du Mont Saint Michel où l'on peut voir quelques moulins qui subsistent encore.

L'énergie produite par le vent présente de nombreux attraits.

Le vent est tout d'abord une ressource inépuisable. La production d'électricité par le vent n'engendre ni CO2 (gaz responsable de l'effet de serre), ni déchets dangereux telles les substances radioactives issues du fonctionnement des centrales nucléaires.

Le coût d'installation d'un aérogénérateur (= éolienne) peut être important au départ. Cependant, d'après les informations données par le CIELE (Centre d'Information sur l'Energie et L'Environnement), un aérogénérateur moderne amortit en moins de 6 mois l'énergie qu'il a fallu pour le fabriquer et l'installer. De plus, ces appareils ont actuellement une durée de vie de 20 ans, ce qui est relativement long.
Il faut rappeler que les centrales nucléaires construites dans les années 50-60 ont fonctionné environ 30 ans et les remettre à niveau pour prolonger leur existence serait trop coûteux, aussi préfère-t-on en construire d'autres pour les remplacer. Les centrales nucléaires plus récentes fonctionneront une quarantaine d'années (50 ans semble un grand maximum).
L'installation des éoliennes sur site est rapide et n'engendre pas de perturbations irréversibles. La France détient le second gisement éolien européen. La Bretagne est la région de France la plus ventée et a donc le potentiel le plus intéressant avec une possibilité de production de l'ordre de 228 GWh (Giga Wattheure = 106 wattheure) avec laquelle il serait possible d'alimenter en électricité 90000 foyers hors chauffage (source : CIELE). On envisage actuellement l'installation d'éoliennes au large des côtes brestoises et entre Belle-Île et Groix. Le vent du large plus fort et plus régulier augmenterait considérablement les possibilités de la Bretagne. Les pays d'Europe du Nord se sont déjà lancés dans ce projet !

Installation

Vous pouvez installer chez vous des aérogénérateurs ; un permis de construire est nécessaire pour les machines de plus de 12 m de haut. Tout projet doit faire l'objet d'une analyse des impacts visuels, sonores et sur l'avifaune. Une vitesse moyenne du vent de 25 km/h permet d'optimiser son utilisation. L'investissement varie de 54 000 F à 120 000 F pour une production de 2300 à 9000 kWh/an.

L'article 10 de la loi du 10/02/2000 impose à EDF une obligation d'achat d'énergie produite à partir d'énergie renouvelable pour un montant de 0.55 F le kWh pour les 5 prochaines années et à environ 48 cts le kWh pour les 10 années suivantes (coût moyen du kWh éolien : 0.30 à 0.35 F).

Il existe actuellement des éoliennes d'une puissance de 750 kW à 1.5 MW et des prototypes de 3 à 4 MW rendant l'électricité issue de ces filières très compétitive.
La centrale éolienne de Dunkerque comprend 9 aérogénérateurs qui produisent 7 MWh par an, ce qui couvre les besoins de 3200 ménages (hors chauffage).Une éolienne de 1 MW peut fournir de l'électricité à 2000 personnes hors chauffage.

Ce que l'on reproche à l'éolien

Beaucoup de magazines présentent certains protecteurs de l'environnement comme opposés au projet éolien français à cause des effets sur le paysage. Ceux-ci sont, bien entendu, pour le développement des aérogénérateurs mais redoutent une production centralisée qui signifierait installation de centaines d'éoliennes sur une surface réduite, ce qui nuirait au paysage.
Sans parler du problème du transport qui engendre des fils électriques et une perte non négligeable d'énergie. A signaler cependant que les câbles issus des aérogénérateurs sont enterrés.

La dégradation du paysage : les milliers de câbles, fils en tout genre qui quadrillent nos villes et nos jardins, les lignes THT et leurs mauvaises ondes électromagnétiques qui traversent la France entière et quelquefois des sites exceptionnels ! ! Sans parler des antennes pour les portables aux effets mal définis sur notre santé ! Pourquoi cela semble t-il moins nous déranger que l'idée d'implanter quelques dizaines d'éoliennes le long des côtes ? Peut-être sommes-nous trop habitués à vivre avec tous ces fils que nous n'y faisons plus cas. Peut-être avons-nous peur qu'une hélice qui tourne 24 h/24 ne nous fasse attraper Dieu sait quelle autre nouvelle maladie : le tournis peut-être !!!... Trop c'est trop ! Nous en avons assez des fils, câbles, poteaux et autres mâts en ferraille.
Le bruit : il est seulement de 50 décibels à 150 m, l'équivalent du bruit d'une rue en plein jour pour une machine de grosse puissance (500 KW). L'éolien est inaudible à 400 m en général.
La mort d'oiseaux qui se prennent dans les pales. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) mène actuellement une étude à ce sujet. Les dégâts seraient moins importants qu'avec les transports routiers et les lignes THT de EDF (Source : CIELE). Les organismes comme la LPO ou la Bretagne Vivante peuvent participer à l'étude d'implantation pour éviter par exemple de placer l'engin sur un axe de migration.
Dans le cas d'un champ d'éoliennes, la surface exigée pour l'implantation est relativement importante, pour respecter une certaine distance entre elles.
Le choix du site : on ne peut installer des éoliennes que dans un endroit où les vents sont réguliers et supérieurs à 15 km/h.
Le stockage éventuel de l'électricité se fait dans des batteries au plomb.

Où en sont les autres pays européens ?

Au Danemark : c'est le pays européen le plus avancé dans l'énergie éolienne qui comble 10% de ses besoins en électricité.

L'Allemagne arrive en second et continue de faire des efforts dans ce domaine.
En revanche, la France a beaucoup de retard et plafonne avec ses éoliennes à 0.01% de sa production totale d'électricité ! Cette part devrait atteindre 2% d'ici 10 ans.

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