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La nature malade de la gestion

La gestion de la biodiversité ou la domination de la nature


Dans le brouhaha médiatique où le développement durable remplace l'écologie et la protection de la nature, quelques voix se distinguent pour poser une question qui peut déranger.

Pour atteindre l'objectif louable de "protéger la nature", est-ce que tous les moyens sont bons ?
Protéger la nature à grand renfort d'espaces "naturels" faisant l'objet d'une "gestion active" par l'homme, peut présenter le risque de dénaturer la nature.

Jean-Claude Génot, lui-même homme de terrain, chargé de la protection de la nature au Syndicat de coopération pour le parc naturel régional des Vosges du Nord, nous interpelle.

"Au personnes de mon entourage qui se croient complices de mon engagement en faveur de la nature en me disant que la nature a besoin de l'homme, je réponds inlassablement que c'est tout à fait le contraire et que notre manque d'humilité nous empêche de dire que c'est nous qui avons besoin de la nature."
(...)
"Il ne faudra donc pas soigner la nature mais guérir l'homme de sa maladie mentale qui lui fait voir la nature comme une entité opposée à dominer et non comme un monde complémentaire à respecter."


Vouloir réimplanter des espèces, comme le grand Tétras dans les Vosges, alors que les conditions durables d'accueil de cette espèce ne sont pas rétablies, constitue peut-être une nouvelle marque de la volonté de l'homme de maîtriser la nature qui l'entoure et de la modifier dans son propre intérêt.

Le paradoxe est de dénaturer la nature en voulant la protéger, de la rendre dépendante des activités humaines, et donc de la maintenir à la merci de changements d'orientation de plans de gestion selon la mode du moment.

Ainsi depuis plusieurs années, des "espaces naturels" subissent fauchages, implantation de moutons ou de bovins rustiques pour les maintenir artificiellement au stade de milieux ouverts, qui sans ces efforts évolueraient "naturellement" vers une forêt.

Un manque de modestie conduit à développer ces méthodes de gestion au nom de la protection de la biodiversité, que certains ptétendent même "améliorer", sans que ce point de vue soit totalement avéré, et alors que les conséquences du changement climatique nous restent encore largement inconnues.

Jean-Claude Génot dénonce une rhétorique manipulatrice qui risque d'embrouiller les amoureux de la nature pour leur faire confondre une pseudo " nature gérée" (oxymore) , avec la "nature spontanée" (pléonasme).

Cette rhétorique peut conduire à hiérarchiser la nature, en distinguant par exemple une "nature remarquable" d'une "nature ordinaire". Cette hiérartchisation a sonvent l"effet de privilégier la première en la muséifiant pour tolérér la destruction de la seconde.

L'homme est-il aussi sûr de ses fraîches et fragiles connaissances pour prétendre faire mieux pour protéger la nature que la nature elle-même ?


Un livre qui peut bousculer sainement des convictions trop facilement et rapidement établies.

Préface de Marie-Claude TERRASSON.

Chaque chapitre est étayé par une riche bibliographie.


Editions le Sang de la terre
www.sangdelaterre.fr

 
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